Venir en Valais central et ne pas aller au barrage de la Grande Dixence, c’est un peu comme aller à Paris pour la première fois et ne pas se rendre à la Tour Eiffel.
Incontournable !
Un site emblématique pour une réalisation pharaonique.
le plus haut barrage poids du monde
le plus massif d'Europe
presque aussi haut que la tour Eiffel avec ses 285 mètres
bâti a 2364 mètres d’altitude
6 millions de mètres cubes de béton
400 millions de mètres cubes d’eau
la retenue d’eau mesure 7 km de long
35 glaciers se déversent
8 années de chantier
plus de 3000 hommes
et…
Le chantier du siècle et un défi technique démesuré pour un ouvrage de tous les superlatifs.
Un géant de béton au cœur des Alpes.
Au lendemain de la seconde Guerre Mondiale, la Suisse voit le potentiel hydroélectrique du Valais avec ses 900 km2 de glaciers. Commence alors l’épopée des barrages avec le stockage de cet or bleu, l'eau comme énergie écologique et renouvelable. Le chantier de la Grande Dixence démarre en 1951 et englouti le premier barrage construit 15 ans plus tôt. Au début du printemps, on peut d'ailleurs parfois apercevoir l’ancien petit barrage lorsque le niveau du lac est à son niveau le plus bas.
Au-delà d'un chantier titanesque, le barrage de la Grande Dixence représente un chapitre clé de l'histoire du 20e siècle. Sa construction a transformé la vallée d'Hérémence et les communes environnantes, faisant passer la région d'une existence autarcique qualifiée de moyenâgeuse à la modernité. Ce chantier a profondément bouleversé le quotidien des villageois et a révolutionné la vie dans la vallée. Pendant près de 10 ans, des milliers d'ouvriers se sont relayés jour et nuit pour ériger ce géant de béton, créant une véritable vie parallèle sur le chantier. Les femmes restées au village se chargeaient des tâches ménagères et agricoles, tandis qu'une solide camaraderie se développait parmi les travailleurs, malgré les conditions éprouvantes. Le confort moderne, avec la présence de la télévision, du cinéma, d’un club de football et de tennis, était là pour aider à supporter l’ampleur de la tâche. Pour loger les ouvriers, un immeuble a été construit et a rapidement été surnommé le "Ritz" par ceux qui y vivaient. Ce nom, empreint de fierté, symbolisait un luxe inattendu pour des hommes qui, jusqu’alors, avaient mené une vie agricole laborieuse sans le moindre confort.
Malgré la pénibilité du travail sur le chantier Dixence, celui-ci leur apporte un certain confort doublé d'un confort financier. De nombreux témoignages existent sur cette époque, des images d’archives, des films et documentaires. Le cinéaste Jean-Luc Godard, jeune employé sur le chantier, y réalisa son premier documentaire : Opération béton. Maurice Chappaz, aide géomètre pendant la construction a consacré aussi quelques écrits. De Maurice Chappaz à Andrée Fauchère en passant par l'historienne Marie-France Vouilloz-Burnier, la bibliographie est riche.
Sur le site, un centre d’exposition en accès libre vous plonge au cœur de l’Histoire.
Au delà de son incroyable histoire, La Dixence, c’est bien plus qu’un mur de béton, c’est un site à part entière. Un site qui mérite qu’on lui consacre la journée entière.
De Pralong, la route grimpe sinueusement. Quelques virages et nous voilà arrivés au pied du mur. Des parkings gratuits sont à disposition. Garez-vous !
Je vous invite à vous rendre au pied du mur. Vous allez réaliser à quel point il est démesurément grand et vous infiniment lilliputien.
Puis, prenez de la hauteur en empruntant le téléphérique et retrouvez-vous sur le couronnement. Long de 750 m, arpentez le de long en large pour admirer d’un côté l’immensité du lac et les glaciers en toile de fonds, de l’autre, une vue plongeante sur la vallée. Pour les randonneurs sportifs, vous pouvez rejoindre Arolla par le col de Riedmatten ou parcourir le sentier des bouquetins en boucle. Pour les contemplatifs, comme moi, une balade de 7 km le long du lac à la découverte de la flore, c’est déjà l’aventure ! On traverse les galeries, on enjambe de petits torrents, on observe les marmottes, les edelweiss, on rencontre les génisses d’Hérens en libre pâturage et surtout on admire le lac et ses 400 millions de mètres cubes d’eau qui offre des teintes et reflets magiques. C’est un magnifique parcours que l’on peut faire en famille, en poussette. Un sentier pour tous pour prendre la fraicheur lors des canicules d’été.
Pour la descente, on peut opter pour un retour en téléphérique ou… à pied en marquant un passage à la petite chapelle de Saint-Jean. Elle pose devant l’imposant mur grisâtre.
Hormis cette petite balade, je vous conseille de programmer votre visite de l’intérieur du mur. Pénétrer dans les entrailles du géant, c’est possible. Des kilomètres de galerie au cœur de l’ouvrage. On se croirait parfois dans un décor de cinéma à la James Bond. Une visite insolite ponctuée d’anecdotes.
Entre rando, visite, expo et activités, votre journée à la Grande Dixence sera bien remplie.
Se faire photographier au pied du mur
S'élancer sur la tyrolienne
Visiter le centre d’exposition
Pénétrer dans les entrailles du mur
Admirer la petite chapelle Saint-Jean
Marcher sur le couronnement
Se balader sur les 7km de longueur
Randonner sur les sentiers thématiques
Observer le jeu des marmottes
Chercher les édelweiss
Pique-niquer à la fraicheur des torrents
Faire une pause à l’hôtel du barrage
Passer une nuit dans les cabanes
Bonne visite et, rappelez-vous que des hommes ont œuvré durant 8 ans pour bâtir ce titan entre 2 montagnes.
Ouvert de mi-juin à mi-octobre - visit-grande-dixence
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